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Travail forcé : l’Europe n’est pas épargnée par le fléau

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Les activités saisonnières favorisent le travail clandestin, de même que les services aux ménages et aux entreprises.

L’Europe n’est pas blanche comme neige en matière de travail forcé. « En novembre 2013, la police française a arrêté six adultes roms qui forçaient leurs enfants à voler dans Paris et la banlieue. Les victimes étaient battues si elles ne rapportaient pas chaque jour un montant minimum des fruits de leurs larcins », relève le rapport du département d’Etat américain. La communauté rom apparaît comme l’une des minorités ethniques les plus concernées en Europe par le travail forcé et le trafic humain. Prostitution, mariages forcés, esclavagisme : les comportements à l’intérieur de la communauté sont difficiles à endiguer.


Ils le sont d’autant plus que celle-ci est marginalisée en Roumanie et que les différents pays d’accueil ont des politiques extrêmement différentiées à son égard. Et les Roms victimes hésitent bien souvent à porter plainte auprès de la police à laquelle elles vouent une défiance historique. Dans certains cas, note le document, la démarche des victimes s’est retournée contre elles, les policiers les ayant punies pour les vols commis au lieu d’écouter leurs doléances.

Les cas de maltraitance ne se limitent pas aux minorités ethniques. Si beaucoup servent à alimenter l’industrie du sexe et touchent principalement des jeunes femmes d’Europe de l’Est, la drogue est, comme partout dans le monde, un autre vecteur de travail forcé. C’est ainsi, note le département d’Etat, qu’on retrouve « des enfants et des adultes, principalement originaires du Vietnam et de Chine, employés dans des fermes de cannabis au Royaume-Uni et au Danemark. Ils vivent sous les menaces verbales et physiques et sont l’objet d’intimidation ».

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Lire aussi : La liste des pays qui ont recours au travail forcé s’allonge

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Comme en Thaïlande, la pêche et l’aquaculture donnent lieu à des trafics en tout genre. Des bateaux, battant pavillon de Belize et opérant en mer de Barents, ont été convaincus de travail forcé tout comme d’autres unités employant des Ukrainiens et croisant en mer d’Okhotsk au large de la côte est de la Russie.

L’agriculture et l’élevage sont également pointés du doigt. Des hommes venus du Brésil, de Bulgarie, de Chine ou encore d’Inde ont été identifiés dans des fermes horticoles ou fruitières de Belgique, des Pays-Bas, de Croatie, d’Espagne ou du Royaume-Uni.

Du travail forcé au travail simplement non déclaré, la frontière est perméable. Des secteurs comme le bâtiment, l’agriculture et la viticulture, l’hôtellerie et la restauration, le tourisme aussi, la franchissent allègrement.

Souvent, le caractère saisonnier de certaines activités pousse les exploitants à rechercher une main-d’œuvre prête à accepter des conditions de travail pénibles et intensives. En outre, et cela est valable pour les Etats-Unis comme pour l’Europe, cela correspond à un besoin de minimiser les coûts tout en ayant de la flexibilité dans le travail.

Quelles que soient les raisons, ces pratiques s’avèrent extrêmement rentables.

Le travail au noir (au périmètre beaucoup plus large) représenterait pour l’ensemble de l’Union européenne un montant de 2.100 milliards d’euros de recettes, le plus bas niveau depuis dix ans cependant, relève un autre rapport rédigé par le professeur autrichien Friedrich Schneider.

Les pays ont un recours différencié à ce type de main-d’œuvre. En Suisse, en France, en Autriche, il représenterait environ 10 % du PIB, tandis qu’en Bulgarie, en Croatie, en Lituanie ou en Estonie, il serait plus proche de 30 %. Et la cible est toujours la même : les migrants en situation irrégulière.

Les Echos


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