La pollution considérable des terres et l’accumulation de scandales alimentaires font planer des menaces sur la sécurité alimentaire en Chine.
La situation alimentaire en Chine devient inquiétante, rapporte l’hebdomadaire pékinois Zhongguo Zhoukan. Selon le Bureau national des statistiques, la production alimentaire du pays représentait 600 millions de tonnes l’an dernier. Sur la même période, l’importation de soja, principalement des Etats-Unis, a atteint 80 % du total consommé, soit une soixantaine de millions de tonnes.
A l’échelle nationale, le pays n’atteint plus l’autosuffisance alimentaire qu’à 87 %, ce qui alarme les autorités : “En général, une autonomie alimentaire se situant vers les 90-95 % est considérée comme plus acceptable.“
La production de céréales en Chine est en baisse constante, et ce sont des aliments venant de l’étranger qui vont combler les manques : le maïs russe et l’orge danoise sont officiellement entrés sur le marché chinois en 2014.
La pollution est un facteur qui renforce cette tendance, avec toute une série de scandales alimentaires. En avril dernier, du riz au cadmium du Hunan [sud du pays] a provoqué une grande panique, entraînant une crise du riz dans la région. “50 millions de mus (environ 33,3 milliards de mètres carrés) de terres sont gravement pollués, l’ensemble du Huabei [immense région du nord de la Chine autour de Pékin] est touché par le problème”, souligne Kong Xiangzhi, directeur adjoint de l’Institut agroalimentaire et du développement rural de l’université Renmin à Pékin.
“La pollution a massivement commencé dans les années 1970. La réforme économique a rendu une grande prospérité au pays, mais les problèmes d’environnement ont été ignorés”, regrette Sang Lichuan, le directeur d’une entreprise spécialisée dans le contrôle de la sécurité sanitaire et alimentaire. “Cette grosse dette environnementale qui s’est créée pendant les dernières trente années, plusieurs générations devront la rembourser”, ajoute-t-il.
Zhongguo Zhoukan (traduction condensée : Courrier international)
(Merci à Erone)